Ville de Senlis – Débat d’Orientation Budgétaire (DOB) 2021

Réponse de Senlis C’est Vous

Cette année 2020, marquée par la pandémie virale, nous a tous impacté à des degrés différents : perte d’un proche, maladie, impact professionnel, et nous impose prudence, empathie, solidarité et aussi, de nous donner les moyens d’un avenir responsable et enthousiasmant pour nous-mêmes et les jeunes générations.

Les dépenses de fonctionnement 2020 ont baissé de 355 000 € :

Les dépenses de personnel (13 millions / 61% des dépenses de fonctionnement) ont diminué de 261 000 €. Mais, alors que les rémunérations des personnels titulaires et non titulaires progressaient, ce sont les emplois d’insertion, les apprentis, les personnels extérieurs – c’est à dire les plus jeunes, les plus fragiles et les plus précaires – qui en ont fait les frais (-21% et -53%).

Les dépenses à caractère général (6,4 millions d’euros) ont légèrement augmenté par rapport à 2019 après une baisse de 6,8% en 2019. Malgré une modération des demandes de subventions des associations, les élus ; maire, adjoints et conseillers délégués se sont attribués une substantielle augmentation de leurs indemnités.

La crise de la COVID-19 a eu un impact négatif sur le budget de la ville : – 673 261 € :

Ce n’est pas l’action sociale, par le biais du CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) qui a augmenté les dépenses de fonctionnement : la subvention au CCAS est à 0 € depuis 2015. Les actions municipales, en relation ou non avec la pandémie, ont consisté en conventions avec des associations ou, à faire travailler bénévolement …, des bénévoles. Aucune action d’aide n’a été mise en place vis-à-vis du public jeune : étudiants, étudiants en alternance, jeunes actifs.

Les secours ont même diminué en 2020 : 9 040 €. Les chèques de première nécessité s’élèvent à 7 624 €.

La part de l’énergie dans les charges à caractère général (15,7% du total) ont baissé : 1,007 millions d’euros à la place de 1,115 millions d’euros. On peut s’en réjouir mais elle n’est pas due à des travaux de rénovation énergétique mais conjoncturelle liée à la réduction des activités scolaires : cantine, périscolaire, centre de loisirs et activités associatives.

Les recettes de fonctionnement (24 millions d’euros) ont baissé de 1,150 millions d’euros :

En relation avec la pandémie et le confinement, les recettes des services et du domaine ont fortement chuté. Par contre, les recettes fiscales ont augmenté. Le versement transport, malgré la situation dramatique de certaines entreprises ont augmenté et est passé de 324 000 € à 607 861 €.

Les dépenses d’investissement (3 146 000 €) (une demi-page sur les 36 du DOB):

L’objectif de la municipalité est de 5 millions d’euros d’investissement par an. Seuls 3,146 millions d’euros ont été réalisés en 2020. Un tableau de 11 lignes sans aucun détail nous est fourni.

38 000 € d’investissement pour les écoles, pour 1 100 élèves ! C’est indigent !

109 000 € pour la culture alors que les activités culturelles ont été extrêmement réduites presque toute l’année.

Et de façon redondante : 363 000 € pour l’informatique.

Les recettes d’investissement :

La ville a perçu 752 000 € de produits de cession ainsi que 1,077 millions d’euros de subvention (dont 504 000 € au titre du financement de la crèche qui a coûté 2,5 millions d’euros). Un emprunt de 2 millions d’euros a été réalisé en 2020. Et on oublie la “manne” de Cœur de Ville.

La Dette a augmenté depuis 2014 :

L’encours de la dette par habitant était de 928€ en 2014. Elle est désormais de 1 045 € au 01/01/2021. Pourtant, chaque année, il y a des cessions immobilières (752 000 € en 2020). De plus, les investissements ont été réduits en 2020 par rapport aux promesses (5 millions d’euros par an). Si le programme d’investissement avait été respecté, un nouvel emprunt aurait été nécessaire.

Principaux Projets et Actions pour l’Année 2021 :

La politique du logement : Beaucoup de logements ont été récemment construits ou sont en cours de construction : des programmes privés et des programmes de bailleurs sociaux sur des terrains communaux (48 logements à Bonsecours, 108 logements au Quartier Ordener, 18 logements prévus dans le bâtiment 4). Picardie Habitat, devenu Clésence, bénéficie d’importantes subventions du CRSD du PLR (subventions en compensation de la fermeture du site militaire) et de 980 000 € au titre de Cœur de Ville. C’est le plus gros bénéficiaire de l’Action Cœur de Ville. Nous sommes toujours en attente de réunions publiques d’information sur ces 2 projets qui construisent sur des terrains communaux. Les riverains sont médusés de voir les murs s’élever à grande vitesse. La COVID-19 a bon dos pour excuser le manque d’information alors que les projets sont bien antérieurs à la pandémie.

La municipalité revendique la construction de logements intermédiaires pour les familles. En effet, les classes se vident et les familles avec enfants partent dans les villages environnants. Ce ne sont pas les quelques appartements “à prix maitrisé” de 3 600€/m² qui vont les retenir.

On espère plus d’informations et de transparence pour les élus comme pour les Senlisiens sur le sujet de la phase 2 de l’EcoQuartier : jusqu’à présent, silence TOTAL ! La phase 2 de l’EcoQuartier va occuper 12 hectares sur les 64 de la zone d’activité, elle fait partir plusieurs entreprises historiques de Senlis et donc environ 300 emplois. 600 à 800 logements vont remplacer ces entreprises. En a-t’on mesuré les conséquences sur le dynamisme de cette zone et sur la vie de la cité en général ? L’absence d’aménageur et l’acquisition possible par la ville de foncier pour réaliser ce projet posent question. Il est urgent qu’une commission se réunisse à ce sujet.

Le quartier Ordener : Acquis en décembre 2013, il y a plus de 7 ans, à l’exclusion des bâtiments rénovés par la communauté de communes, par la manufacture de Senlis et maintenant par les bailleurs sociaux, il donne l’impression d’un site abandonné, qui se dégrade au fil des années : des arbres poussent même dans l’embrasure des fenêtres. Enfin, un schéma d’aménagement des réseaux, rendant autonomes les différents bâtiments, l’aménagement des espaces libres et d’un parking est prévu pour 2021, ce n’est pas trop tôt !

Action Cœur de Ville : La ville bénéficie du programme depuis 2018. C’est un programme de revitalisation sur 5 ans du centre-ville. C’est une aubaine pour la ville ! Les 5 axes ciblés par ce programme national sont la réhabilitation et restructuration de l’habitat en centre-ville, le développement économique et commercial, l’accessbilité, la mobilité et les connexions, la mise en valeur de l’espace public et du patrimoine et l’accès aux équipements et services publics.

A ce jour, Senlis a bénéficié de ce programme à hauteur de 372 000 € pour la crèche, 980 000 € pour Picardie Habitat (174 logements), environ 100 000 € d’études pour l’îlot Anne de Kiev, le conservatoire de musique et de danse, Smart City et la performance énergétique de 50 bâtiments communaux. Nous n’avons pas accès à ces études !!

Il reste moins de deux ans pour ce programme. Quand va-t’on proposer des actions qui correspondent aux axes ciblés ? L’habitat ancien du centre, le commerce, le développement économique, la mise en valeur du patrimoine ancien. Un comité de pilotage était prévu en novembre 2020, aucune nouvelle depuis !!

Le cadre de vie : On nous annonce 1 million d’euros de travaux de voirie, en fait, il s’agit de 530 000 €. La réfection récente de voirie n’a pas tenu compte ni de l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite PMR comme l’oblige la réglementation en particulier Rue du Faubourg Saint-Martin, côté numéros paris, ni de la circulation douce en vélo Rue Paul Rougé où cela était possible. Quant aux aires de jeux, il est plus que temps de s’en occuper, non seulement ils sont totalement obsolètes, mais en plus dangereux.

Le patrimoine historique : Le budget d’élève à 432 000 €. Réparti sur la cathédrale, des murs, les remparts, la restauration du monument aux morts, le presbytère. En somme, du saupoudrage ! Alors que le programme Cœur de Ville aurait permis de programmer une action d’ampleur sur la cathédrale et le vermandois abandonné. Quels projets pour le Vermandois et l’Impasse Baumé qui sombrent désormais dans l’oubli ?

La mobilité et l’accessibilité aux Personnes à Mobilité Réduite : La ville est très en retard sur ses obligations. Elle n’a pas établi de PAVE (Plan d’Accessibilité aux Voiries et Espaces publics). Elle n’a ni schéma directeur d’accessibilité, ni d’agenda programmé d’accessibilité. Pourtant, il s’agit de la Fiche Action n°20 du Projet de Déplacement Mutualisé et l’article 45 de la loi 2015-988 stipule :

“de même, tous les travaux réalisés sur la voirie et les espaces publics doivent respecter le nouveau cadre et prendre en compte la nécessité d’assurer l’accessibilité aux personnes handicapées”

Si l’aménagement de la gare routière et de ses annexes, du parvis, des quais, et la régulation de la circulation des cars est impérative, le coût des travaux est élevé et l’importance qui lui est donnée de gare de “rabattage” est exagérée. En effet, 2 aires de covoiturage à vocation multimodale (une aux abords de l’échangeur de l’autoroute à Senlis, et l’autre à proximité de l’échangeur RD1017/RD1330 à Chamant entrent directement en concurrence avec la gare routière de Senlis surtout sur l’axe Creil-Senlis-Roissy et Compiègne-Senlis-Roissy.

En commission, nous avons déjà évoqué notre crainte que le bus 40, qui s’arrêtera à Chamant continuera directement vers le péage d’autoroute sans faire de détour par la gare de Senlis. Daniel GUEDRAS nous a rassurés à ce sujet. Mais, dans le déplacement mutualisé de notre communauté de communes, l’action n°27 concerne le soutien à la ligne 40.

Le projet de Conservatoire de Musique et de Danse : Il serait installé dans l’ancien Mess des officiers, bâtiment trop petit, qui nécessite la construction d’un bâtiment complémentaire au centre du patio, et aurait un coût de 6,558 millions d ‘euros. C’est une aberration, alors que d’autres bâtiments de superficie convenable, proches du manège et dans un état d’abandon total seraient parfaitement adaptés. De plus, les subventions sur ce projet nous semblent particulièrement basses.

Que ce soit au niveau des équipements sportifs, en particulier les gymnases et les écoles, aucun travaux de rénovation d’ampleur n’est prévu incluant la rénovation énergétique alors que l’état distribue les subventions en faveur de la transition énergétique à qui sait les demander.

Le Programme Pluri-Annuel des Investissements :

Il pose question : il est censé “apporter une meilleure visibilité financière sur le mandat” mais ce n’est pas très clair.

Des travaux précédemment décrits ne figurent pas sur le tableau ou partiellement. La Rue des Jardiniers, prévue en 2020, sera réalisée sur 2 années (2021 et 2022), ensuite aucune rénovation de voirie n’est programmée dans le plan de financement. Aucune programmation de financement pour la phase 2 de l’EcoQuartier. Après, le diagnostic du gymnase de Brichebay, aucun travaux n’est prévu. Le groupe scolaire Anne de Kiev fait l’objet d’une étude, et la suite ? Aucune programmation de travaux, non plus, sur le patrimoine historique.

De nouveaux travaux apparaissent. Des poches de stationnement pour 2 millions d’euros. Au quartier Ordener, en quoi consistent les “tranches ultérieures” ? Le centre technique municipal pour 5,6 millions d’euros : exorbitant ! Le projet “Voyage au temps des Premiers Rois de France” pour 2,6 millions d’euros. Certes, un beau projet culturel mais, en avons-nous les moyens ?

Nous déplorons qu’aucune rénovation des bâtiments publics, équipements sportifs et écoles incluant la rénovation énergétique ne soit prévue.

Aucun financement n’est prévu pour la recherche d’un nouveau forage pour l’eau potable de la ville, alors que celui de Bonsecours est ancien, en zone urbanisée, en baisse de rendement et que l’eau y est polluée ce qui a nécessité son filtrage par des charbons actifs dont le coût de 400 000 € est payé par les usagers et non le ou les pollueurs.