Tribune Senlis Ensemble : #365 Septembre / Octobre / Novembre 2023

A mi-mandat, maigre bilan

Qu’ont réalisé Pascale Loiseleur et son équipe du programme de 2022 de “Continuons ensemble” ? Leur programme nous promettait “l’exemplarité financière et le choix de ne pas augmenter la fiscalité locale” et ce sera bien la seule promesse tenue. En ces temps d’austérité, la dette par habitant baisse et se fixe en 2022 à 836 euros par habitant, soit la moyenne des villes de même taille. Mais ce bon résultat est au prix du renoncement à plusieurs projets ou au retard chronique pris par les autres. Comme le signalait déjà la chambre régionale des comptes en 2019, le “taux d’éxecution des dépenses d’investissement est faible”.

Pour les voiries, la mairie est loin du million d’euros annoncé annuellement : seulement 382 000 € en 2022 ! Partout des routes et trottoirs défoncés, des voiries rafistolées comme le parking devant l’hôpital ou la rue Yves Carlier. La rue des Jardiniers avec son chantier qui n’en finit pas est le pompon. Et l’enfouissement promis des câbles électriques et téléphoniques qui devait être systématique ? Pouic

La promotion de l’usage du vélo se résume à des petits vélos peints sur la route et quelques arceaux; pour les pistes cyclables sécurisées, faudra-t’il attendre la prochaine mandature ? Aucune n’a vu le jour dans la ville à ce jour. Le pôle multimodal, projet phare de la municipalité autour de l’écoquartier et sa prochaine extension, devait être livré au 2ème semestre 2021 et n’a toujours pas débuté. La gare et ses annexes se dégradent chaque jour un peu plus et les usagers des transports en commun attendent dans des conditions indignes. Le parking souterrain de l’écoquartier n’apporte aucune place supplémentaire et remplace, moyennant finance, l’ancien parking gratuit. La réfection du parking Thomas Couture n’apportera aucune place supplémentaire : 228 places et 31 places existantes qui seront temporairement pérennisées, pire côté avenue Foch, le nombre de places créées devraient diminuer. Le parking créé rue Saint-Lazare avec un cofinancement de la CCSSO est surtout destiné aux salariés de la maroquinerie. Pas de quoi rassurer les commerçants qui ont subi la piétonnisation alors que la municipalité leur promettait une redynamisation de leurs activités grâce à l’Action Cœur de Ville (ACV). L’ACV devait “contribuer notamment à favoriser la vie commerciale et artisanale de proximité, et à consolider l’attractivité du centre-ville historique” alors qu’elle a servi essentiellement au développement de logements par des subventions ou des prêts à Clésence, la SA HLM ou ADOJE à Ordener.

Le développement économique devait être favorisé par le développement de l’artisanat d’excellence, le coworking et le télétravail. Le CEEBIOS devait aussi être dynamisé. A ce jour, c’est surtout Amazon qui est bien visible à Senlis. Les 5% environ de salariés senlisiens auront du mal à faire oublier la disparition d’Office Dépôt avec son cortège de licenciements et toutes les nuisances, pollutions, et troubles de la circulation engendrés par l’entrepôt géant à l’entrée de ville.

Le développement économique c’est aussi touristique : on nous avait promis le son et lumière, la protection du portail ouest de la cathédrale, le grand bal du 14 juillet, l’aménagement du rez-de-chaussée du prieuré Saint-Maurice, un hôtel à la place des ateliers municipaux ou l’inscription de la ville au patrimoine mondial de l’UNESCO. Re pouic. Le parcours des premiers rois de France, non prévu au programme de 2020 est à la peine. En fait, l’office du tourisme Chantilly – Senlis, compétence de la communauté de communes, à la main (endormie) sur le sujet.

Mme Loiseleur avait aussi promis de relever “les défis de la transition écologique”. A ce jour, seuls 10% de l’éclairage public est assuré par des lampes à LED, l’isolation des bâtiments publics reste à faire, le projet de maraîchage et de poulailler municipal s’est évaporé.

Enfin, “valoriser l’eau de Senlis par la distribution de bouteilles “Eau de Senlis” (page 15 du Continuons Ensemble) mérite le grand prix de l’humour senlisien.

Mme Loiseleur s’était engagée à retisser des liens avec les communes voisines et finaliser la construction de la piscine intercommunale “dans les plus brefs délais” : en trois ans, que dire des relations ? En tous cas, aucun début de chantier de piscine intercommunale voté à ce jour malgré la forte représentation de l’équipe Loiseleur au sein du bureau et du conseil communautaire.

Et les relations avec les senlisiens ? Les conseils de quartier, “un des axes forts du programme”, ne sont qu’un simulacre de démocratie dont de nombreux représentants des habitants ont déjà démissionné. La municipalité prône la proximité mais ferme une piscine d’été plébiscitée par tous et l’éco-école Saint-Péravi à la grande stupéfaction des parents d’élèves.

Mme la Maire distribue les permis de construire à tour de bras sans entretenir les infrastructures ni le patrimoine, sans vision de développement durable, sans porter attention à ses concitoyens.

Le groupe Senlis C’est Vous souhaite à tous et toutes une rentrée sereine.