Tribune Senlis Ensemble : #364 Juin / Juillet / Août 2023

Gouverner c’est prévoir
Alors que la municipalité favorise la multiplication des logements neufs grâce à la manne financière de “Cœur de Ville” (de l’ordre de 20 millions d’euros attribués aux bailleurs sociaux), que l’habitat ancien accuse un taux de vacance d’environ 10% en particulier dans le centre ville; que fait notre municipalité pour accompagner l’évolution de la population senlisienne ?
Elle ferme trois écoles: la maternelle de l’Argilière, l’élémentaire de Beauval, la maternelle Saint-Péravi. Deux d’entre elles d’ailleurs feront place à du logement. Elle ferme la piscine d’été répertoriée dans l’inventaire du patrimoine de la ville “à conserver” dans le PLU de 2013 et s’entête avec un projet de logements dont personne ne veut. Elle est incapable de mener à bien le projet de centre aquatique dans le parc des sports Yves Carlier. Rappelons que ce projet, compétence de la communauté de communes, est sous la responsabilité de la 5ème adjointe de la ville également vice-présidente à la CCSSO chargée des grands travaux et que notre première édile est aussi la première vice-présidente chargée des finances.
Elle a été incapable de profiter de l’Action Cœur de Ville pour rénover des équipements publics délaissés depuis des années et/ou le patrimoine historique de la ville. Elle est incapable d’assurer la sécurité de ses concitoyens : insécurité, vols, trafics en tout genre, cambriolages, agressions physiques se multiplient. Dans les médias locaux, on peut lire que Senlis est la ville de l’Oise où l’on dénombre le plus de vols ramenés au nombre de logements avec une augmentation de 34% en 3 ans. Les quartiers totalement délaissés sont livrés aux bandes rivales qui viennent y régler leurs comptes.
La politique sociale est réduite à sa plus simple expression à l’instar de la subvention au Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) au niveau 0 depuis 2015. Les chèques de première nécessité n’ont pas augmenté depuis presque 10 ans ! L’indemnité de repas et d’entretien des assistantes maternelles de la ville n’a pas, elle non plus, augmenté depuis 10 ans. L’association ADPS associée maintenant à l’ADMR qui vient en aide au quotidien des Senlisiens de plus de 80 ans en situation de dépendance a vu sa subvention passer de 60 000 € en 2022 à 5 000 € en 2023 !!! Aucune politique municipale ne s’adresse aux jeunes déscolarisés de la ville.
Les travaux indispensables à l’alimentation en eau de bonne qualité traînent. La recherche d’un nouveau forage est demandée par l’Agence Régionale de Santé depuis 2014. Le réseau d’assainissement collectif est vieillissant et dégradé et présente de nnombreux dysfonctionnements au niveau du bassin d’orage de la rue Saint-Etienne qui draine la zone industrielle; et aussi juste avant la station d’épuration avec des débordements dans les jardins familiaux. Les travaux prévus ne semblent pas à la hauteur des problèmes à résoudre.
A Senlis, gouverner c’est prévoir et anticiper ?